Le but de la prochaine réglementation thermique, la RE 2020, est d’aboutir à la construction de bâtiments à énergie positive et à faible émission de carbone. Pour effectuer les calculs nécessaires à un choix éclairé, de nouvelles informations sur les produits doivent être rendues accessibles par les fabricants.
L’application de la prochaine réglementation thermique, la RE 2020, approche à grand pas… Avec elle, les bâtiments seront encouragés à être non seulement à énergie positive (Bepos) mais également à faible empreinte carbone.
Les expérimentations ont commencé fin 2016 avec la mise en place du label E+C- (Energie + Carbone -) qui récompense les bâtiments atteignant un certain degré de performance (cf. encadré). Les éditeurs de logiciels (BBS Slama, Perrenoud, E4tech Software etc.) se sont adaptés et ont développé des modules nécessaires à la réalisation des nouveaux calculs permettant de valider l’obtention du label.
Les industriels doivent également jouer le jeu et prendre le temps de communiquer les données indispensables à ces calculs. « C’est très important de le faire pour que les produits puissent être comparés entre eux et que des bâtiments plus verts soient construits », insiste Julien Duval, chef de projet BIM/PIM chez le fabricant de produits d’isolation et d’étanchéité Soprema.
Sans informations à jour, pas de calcul
Si les données thermiques des produits sont en général déjà accessibles, ce n’est pas le cas des données environnementales qui doivent être renseignées dans la base Inies (inies.fr) gérée par Alliance HQE-GBC.
Celle-ci met en effet à disposition les déclarations environnementales et sanitaires des produits, équipements et services pour l’évaluation de la performance des ouvrages (sous forme de fiche FDES pour les produits de construction et de PEP ecopassport® pour les produits d’équipement électrique, électronique et de génie climatique). « Nous avons dû restructurer nos données pour qu’elles correspondent au référentiel du label E+C-. C’est un travail laborieux mais incontournable pour la suite », affirme Sébastien Labrosse, responsable technique isolation, référent Thermique chez Siniat.
Centraliser les données
Pour faciliter le travail des utilisateurs de logiciels de calcul, un pas de plus peut être franchi. La base de données de l’association Edibatec, qui regroupe les informations thermiques d’un très grand nombre de produits d’industriels, a été adaptée pour que dans chaque fiche produit puisse être intégré le code de référence de la fiche Inies correspondante. « Si ce code, appelé Serial Identifier, est renseigné, les logiciels métiers travaillant à partir de la base Edibatec sont capables d’aller chercher automatiquement les données d’analyse du cycle de vie dans la base Inies lors de la sélection d’un produit Edibatec », explique Vincent Jammet, chef de projet de l’association Edibatec. Le Serial Identifier n’étant malheureusement pas visible sur l’interface web des fiches Inies, les industriels doivent se rapprocher de Alliance HQE-GBC pour l’obtenir.
Les bureaux d’études et autres utilisateurs des logiciels de calcul disposent alors en un même lieu de toutes les informations nécessaires au calcul RT et au calcul ACV. « Cela leur permet de gagner un temps précieux, explique Julien Duval. Quant à nous, avoir des données à jour et facilement accessibles pour la partie thermique comme pour la partie analyse du cycle de vie représente un solide argument de prescription et de vente. »
A quoi correspond le label E+C- ?
Il atteste de l’atteinte d’un niveau de performance énergétique et environnementale d’un bâtiment neuf à travers :
* l’évaluation de son bilan énergétique sur l’ensemble des usages, appelé bilan énergétique BEPOS (Bilan BEPOS). Celle-ci est faite par comparaison avec un niveau de bilan énergétique maximal, Bilan BEPOSmax. L’échelle des niveaux comporte quatre niveaux de performance : les niveaux énergie 1, énergie 2, énergie 3 et énergie 4.
* l’évaluation de ses émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie (Eges) et l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre des produits de construction et des équipements utilisés (Eges PCE). L’évaluation est également faite par comparaison avec des niveaux maximaux Egesmax, et Egesmax,PCE. L’échelle comporte cette fois-ci deux niveaux de performance : carbone 1 et carbone 2.