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Le cercle Promodul/INEF4 lance deux logiciels gratuits à disposition de tous : un outil de calcul simplifié pour le photovoltaïque en autoconsommation baptisé « AC / PV Autoconsommation Photovoltaïque » et un outil sur les précautions à prendre pour une rénovation énergétique par étape appelé « Réno vigilance ».
Entretien avec le délégué général Jean-Luc Buchou.

Pouvez-vous nous présenter le cercle PROMODUL/INEF4 ?

Le cercle existe depuis 25 ans avec pour but de contribuer à la transition énergétique, environnementale et numérique du bâtiment. Nous avions le statut d’association les premières années puis nous sommes devenus au 1er janvier 2018 un fond de dotation. Nos actions sont en effet à majorité tournées vers l’intérêt général. Nous nous adressons aux acteurs professionnels du bâtiment comme à leurs occupants. Nous sommes ainsi désormais soutenus par des mécènes, qui peuvent être des industriels, des énergéticiens, des distributeurs, des organisations et des PME comme BBS Slama, et non plus par des adhérents.

Logo cercle promodul

A quoi sert le logiciel AC/PV ?

AC / PV Autoconsommation Photovoltaïque a été lancé en novembre 2020. Il s’agit d’un outil de calcul simplifié pour le photovoltaïque en autoconsommation. Il permet en cinq minutes de réaliser une évaluation des consommations et de mettre en regard les possibilités de production, dans une logique éco-circulaire. Il ne s’agit pas de mettre le plus de panneaux possible pour vendre l’énergie mais de couvrir une partie de sa consommation. Ses fonctionnalités pédagogiques permettent de voir comment optimiser son installation pour en tirer le meilleur parti.

Il ne réalise les calculs que pour des maisons individuelles et s’adresse, non pas à des bureaux d’études comme les outils de BBS Slama par exemple, mais à des artisans pour réaliser des pré-études, ou à des particuliers qui veulent se faire une idée de leur potentiel photovoltaïque avant de contacter un installateur par exemple. Il constitue une base de discussion fiable.

Différentes étapes d’un calcul de dimensionnement d’installation photovoltaïque avec AC/PV

Et Réno Vigilance ?

Réno vigilance est sorti en avril dernier et concerne également les maisons de particuliers uniquement. Il met en avant des points de vigilance à avoir lors de travaux de rénovation. L’idée est d’alerter sur le fait que rénover certains lots peut avoir un impact sur d’autres lots. Par exemple, si quelqu’un veut améliorer l’isolation de la toiture, le logiciel lui dira de mettre des protections solaires aux fenêtres car cela va créer un espace confiné. Il s’adresse, lui, surtout aux artisans, peu aux particuliers. Nous donnons en complément des liens pour aller plus loin.

Pourquoi avoir crée ces logiciels ?

Le cercle Promodul n’est pas éditeur de logiciels mais travaille sur des outils numériques depuis 2006. L’équipe est composée de cinq permanents dont un développeur informatique. Nous recevons également de l’aide du personnel de nos mécènes. Nous sommes organisés en comités de réflexion sur des thématiques différentes, dont les livrables sont mis à disposition sur une plate-forme numérique accessible gratuitement et créée en septembre dernier. Baptisée Le Lab, elle s’adresse au plus grand nombre avec l’idée de favoriser le développement de bâtiments sains, confortables et performants dans les domaines énergétique, environnemental, acoustique, olfactif, sanitaire etc. Il s’agit ainsi uniquement d’outils de première intention, de vulgarisation, complémentaires aux logiciels des éditeurs spécialisés.

Pour la compréhension des installations photovoltaïques en autoconsommation, il y avait un manque important par exemple. Il existait surtout des outils marketing et commerciaux imprécis ou des outils complexes pour réaliser des études approfondies. Pour la rénovation, il s’agit d’éviter des contre-performances.

Comment sont-ils accueillis ?

Nous avons de très bons retours de la part du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et de l’Agence qualité construction. AC/PV a dépassé les 1000 utilisateurs pour 4000 simulations abouties. Le temps moyen d’utilisation est de 4,10 minutes. C’est le temps nécessaire pour faire une simulation. 220 personnes sont des utilisateurs récurrents. Réno vigilance, qui est plus récent, atteint les 500 utilisateurs, dont 110 récurrents, avec un temps moyen de 2 minutes ce qui est très cohérent. Il cumule 3400 simulations.

D’autres outils numériques sont-ils en développement ?

Oui, nous réfléchissons à étendre AC/PV à d’autres bâtiments que les maisons individuelles par exemple. A plus court terme, nous préparons en outre deux outils supplémentaires. Le premier est dans la lignée de Réno Vigilance. Il s’agit d’attirer l’attention sur les pathologies les plus récurrentes par lot en fonction de la typologie de la maison : datant de l’avant-guerre, construites entre 45 et les années 60’, puis jusqu’aux années 80/90’ puis celles qui sont concernées par les réglementations thermiques, notamment la RT 2012.

Nous avons fait un travail important de recensement des pathologies les plus récurrentes avant et après rénovation énergétique. 400 ont pu être identifiées que nous avons regroupées en une centaine de problèmes contre-performants pouvant intervenir. L’utilisateur indique la typologie de la maison, les travaux faits ou prévus, puis le logiciel le renseigne sur les points d’attention à avoir. Nous espérons qu’il sera disponible au dernier trimestre de cette année. Nous préparons également un simulateur grand public qui, à partir de données simples fournies par le particulier, traduira le chemin qu’il reste à faire pour atteindre la neutralité carbone en termes de travaux.

L’idée est d’avoir un outil didactique, pédagogique qui donne des indications avec une échelle de temps. Nous espérons pouvoir le présenter au salon Low-Carbon World qui se tiendra en juin en parallèle de BimWorld, en même temps que l’observatoire bas carbone du monde industriel du bâtiment que nous venons de créer. Cet observatoire recense les efforts faits par les industriels pour réduire l’impact carbone de leurs produits, au niveau fabrication, transport et recyclage.

Vous êtes donc lancés dans une série d’outils pédagogiques favorisant le développement de bâtiments écologiques ?

Oui. L’idée est d’optimiser des éléments sur lesquels nous avions déjà travaillé auparavant. Au fil des années, nous avons développé des méthodologies de travail pour la simplification des données que nous souhaitons optimiser pour répondre à notre mission d’intérêt général au service du bâtiment.