”Nous réalisons des gabarits qui sont
Philippe Millon
ensuite transmis aux bureaux d’études.

Entretien avec Philippe Millon, responsable du pôle BIM d’Engie Ineo, branche spécialisée dans les villes et territoires connectés (solutions électriques, systèmes de communication et d’information), qui a investi récemment dans LiseBIM.
Quelle est votre fonction exacte ?
Je suis directeur technique et « manager du BIM » chez Engie Ineo. Je préfère cette formulation à celle de « BIM manager » car, avec mon équipe, nous ne nous occupons pas d’un seul projet BIM mais nous supervisons l’ensemble des projets BIM d’Engie Ineo au niveau national.
Qui constitue le pôle BIM d’Engie Inéo ?
Nous sommes trois personnes à travailler pour ce pôle. Il y a donc moi, qui suis responsable du pôle, mon adjoint, (Morgan Le Nin) et un expert Revit (Yandi Simon) qui optimise l’outil Revit avec lequel nous avons choisi de travailler. Nous sommes tous les trois installés à Nantes. Le pôle a été créé fin 2016 quand nous avons senti que le BIM commençait à prendre de l’importance dans les projets.
Quel est son rôle ?
Nous travaillons en lien avec les 11 directions déléguées d’Engie Ineo tertiaire et les bureaux d’études du groupe dispersés sur toute la France, pour réaliser des maquettes techniques en BIM. Le pôle BIM réalise des gabarits de maquette équipés de bibliothèques d’objets structurées, qui sont ensuite transmis aux bureaux d’études.
L’idée est que ces derniers arrivent ensuite à réaliser la totalité de leur étude, dont les calculs, sans sortir de Revit, pour travailler sur des fichiers synchronisés et donc actualisés en temps réel. C’est pour cela que nous avons besoin de LiseBIM qui s’ouvre directement dans la maquette Revit et permet de faire les calculs dans celle-ci.

Travaillez-vous actuellement toujours en BIM ?
Beaucoup de projets sont menés dans Revit mais nous n’avons pas encore tous les outils métier pour travailler complètement en BIM. Nous essayons cependant d’instaurer petit à petit une collaboration entre les bureaux d’études car c’est l’esprit du BIM.
Cela suppose un changement dans les usages. Avec Autocad, chaque bureau d’études réalisait en effet son travail de son côté. Alors que l’utilisation d’une maquette numérique nécessite beaucoup plus de communication et d’échanges. Ce changement de mentalité n’est pas facile à mettre en place mais ça vient progressivement.
Est-ce que vous gagnez en efficacité ?
Le BIM est effectivement censé nous faire gagner en qualité et en productivité. Mais pour l’instant, nous sommes en phase d’apprentissage ! Tout le monde passe beaucoup de temps à apprendre à utiliser les outils. Pour accélérer les choses, le département Ressources Humaines a décidé de créer des modules de formations sur le BIM. Deux, de cinq jours chacun, sont destinés à former les bureaux d’études sur Revit. Il s’agit des modules « BIM électricité CFO-CFA bases » et « BIM électricité CFO-CFA perfectionnement ». 80 à 100 personnes ont déjà été formées depuis le deuxième trimestre 2017.
Le dernier module, qui dure un jour, est destiné lui aux responsables d’affaires pour qu’ils sachent vendre aux clients finaux des usages BIM pour l’exploitation et la maintenance des bâtiments, ce que nous faisons peu actuellement.
Par qui sont assurées ces formations ?
Elles sont réalisées par un électricien qui connaît bien Revit. Il a une double compétence parfaitement adaptée à nos besoins. Le problème est que quelque fois il y a un laps de temps trop long entre la formation et la mise en application sur un projet concret.
Dans ce cas, nous nous déplaçons dans les bureaux d’études afin de faire un lancement de projet sur leurs maquettes. Ou alors, les BE nous envoient leur maquette et nous les recevons à Nantes pour travailler ensemble. Nous espérons qu’à terme cet investissement sera payant et nous fera effectivement gagner du temps.