BBS Slama et Trimble s’associent pour offrir à leurs clients une interface entre les suites logicielles Climawin et Plancal nova.

© Plancal
Tout est parti d’une rencontre sur un salon en 2008… « De notre côté, nous nous étions implantés depuis peu en France avec une suite logicielle dédiée au CVC créée initialement pour le marché germanophone, que nous avons ensuite adaptée pour le marché français. Les outils de dessin et de saisie du modèle thermique surfacique à partir d’un IFC architectural étaient neutres donc utilisables en l’état mais la partie « calculs thermiques » était inadaptée aux normes nationales. Nous ne souhaitions pas réaliser nous-mêmes les ajustements nécessaires, mais plutôt focaliser nos efforts sur notre savoir-faire principal, la conception de réseaux CVC.
Par ailleurs, les logiciels de calculs thermiques traditionnels comme ClimaWin sont, eux, très performants sur le calcul en lui-même, mais n’offrent pas toujours les meilleurs outils concernant la saisie des métrés. Il y avait donc une complémentarité potentielle évidente entre nos deux produits », explique Julien Brousse, responsable produit France de Plancal Nova pour Trimble MEP.
Tirer le meilleur parti des deux logiciels
Quelques années plus tard, le projet se concrétise. Le format IFC prévu au départ est abandonné au profit d’un format d’échange sur mesure, permettant de proposer aux bureaux d’études thermiques une solution globale la plus complète possible.
Suit un travail en amont pour décortiquer les flux de travail des utilisateurs et proposer une solution adaptée à leurs besoins. « Il fallait arriver à tirer le meilleur des deux logiciels sans créer de conflit d’intérêt ni de lourdeur inutile, c’est-à-dire définir un processus d’échanges collaboratifs harmonieux et cohérent. C’est ce qui a été le plus difficile. La partie purement technique, elle, assez classique, a été assez simple à réaliser », raconte Julien Brousse.
Définir le logiciel propriétaire de chaque information
Un enjeu crucial pour la maîtrise des flux d’information a notamment consisté à déterminer, pour les données se trouvant dans les zones de frontière entre les deux logiciels, lequel en serait propriétaire.
« Prenons l’exemple des dimensions des menuiseries, détaille Julien Brousse. Un discours BIM théorique et idéal prétendra à une source unique et centralisée de cette information, dans notre exemple la maquette architecturale. Or dans la pratique, le pont entre maquette architecturale et modèle thermique surfacique n’a pas encore atteint un degré de maturité suffisant, ni en termes de formats standards ni en termes de bonnes pratiques. Autrement dit, de manière classique le thermicien va entraîner implicitement une redondance de données en saisissant ses propres avatars de menuiseries servant des besoins spécifiques à son métier.
Pour l’interface entre ClimaWin et Plancal nova, il a par conséquent fallu trancher si les dimensions de menuiseries devaient être générées depuis ClimaWin ou bien reprises depuis l’interprétation de la maquette 3D Plancal nova issue de l’IFC architectural, chacune de ces 2 chemins possible ayant ses propres avantages et inconvénients. De ce type de décision consistant, pour chaque type de donnée, à en déterminer clairement la source propriétaire, dépend la stabilité et la robustesse d’une telle interface. »
Communication bidirectionnelle
Celle-ci est désormais prête à être mise à disposition. Elle fonctionne via des échanges multidirectionnels entre les deux applications, et prend en charge les modifications dues aux différentes versions du bâtiment. Les données administratives (bâtiment, zones, groupes, etc.) et relatives au catalogues (parois, menuiseries, etc.) sont saisies dans Climawin, puis récupérées dans Plancal nova pour être attribuées aux éléments du modèle thermique surfacique. L’ensemble est renvoyé vers Climawin pour les calculs thermiques (Réglementation thermique, apports, déperditions).
Enfin, les résultats de calculs pertinents pour la planification des réseaux CVC sont importés dans nova et, combinés au modèle thermique du bâtiment, seront utilisés pour la planification ultérieure des réseaux CVC. L’interface supporte par ailleurs parfaitement les multiples versions dues aux modifications dans le bâtiment.
Disponible à la rentrée
Concrètement, l‘interface ClimaWin / Plancal nova devrait être disponible avec la version 12.1 de Plancal nova en septembre prochain. « La mise en place de cette interface est un bon exemple d’interopérabilité entre deux spécialités, les calculs thermiques et les fluides, à l’intérieur de la discipline générale qu’est l’ingénierie du bâtiment, conclut Julien Brousse. Il s’agit d’une association entre deux éditeurs parmi les plus actifs dans la promotion de l’OpenBIM, et elle montre de manière claire que s’il reste encore un long chemin à parcourir en terme de standardisation des formats d’échanges, le potentiel et l’intérêt pour la profession de l’ingénierie sont évidents. »